Galerie

10.IX.16, c'est ce qu'indique le dernier billet posté. Plus de deux mois sans écrire pour être lue. C'est long.

Mais, j'ai une bonne excuse, comme à chaque fois que je m'éclipse de mon bord de fenêtre : samedi 19 novembre, à 11h30, j'inaugure une nouvelle résidence d'artistes à Duclair (Seine-Maritime). C'est peut-être un détail pour vous, géographique le détail, mais un détail tout de même. Mais pour moi ça veut dire beaucoup. C'est à Duclair que se trouvent les deux maisons où j'ai grandi. C'est sans doute à cause de Duclair que j'aime tant l'eau, puisque la ville s'est installée au bord du fleuve, et pas n'importe lequel, celui que tous les peintres nous envient, celui dont les méandres impressionnent les capitaines les plus retors. 

C'est un drôle de moment que celui où vous préparez une exposition pour un lieu qui fait partie de votre paysage depuis ... avant que vos yeux ne soient capables de le percevoir correctement. 

C'est là que j'ai aiguisé mon oeil (enfin les deux, parce qu'un seul, c'était infaisable). C'est là que j'ai appris à suivre mon ombre, à tenter de comprendre le monde qui m'entourait au travers des gouttes d'eau, comme dans de petites boucles de cristal.

C'est à Duclair aussi que j'ai découvert l'angoisse provoquée par les longues journées enfermées dans le brouillard. Qui n'a pas passé cinq jours consécutifs sans voir la maison des voisins ne peut pas savoir ce que ça développe dans l'organisme. C'est lourd, le brouillard. Mais quand il consent à s'effacer, reviennent la Seine, le Bac (le "petit gros bateau" pour les intimes de moins de six ans), l'Eglise, la petite salle au pied de l'église.

J'ai toujours voulu savoir ce qu'il y avait dans la "petite salle près de l'église". Et maintenant, je dois me préparer à y exposer mes photos de boules de cristal et ma vision écrite du monde ! C'est comme le brouillard, mais en pire ... mais en mieux aussi. La fierté n'est pas un péché capital. ça m'arrange, car je ne suis pas peu fière d'être la première artiste accueillie dans ce petit lieu dédié à la création ; artistique bien entendu ! 

 


Les photos que vous ne verrez pas à l'expo. 28 avril 2016.


Un peu de douceur dans ce monde trop brut. 21 avril 2016.

"Les ronces de la vie viennent parfois piquer, les nuits où l'on s'endort, la lumière allumée.
Les fourmis dans le corps, le cœur ankylosé, Ça cogne à l'endroit, puis à l'envers
Ces rixes sont familières.
Mais que faire ?

Se réchauffer aux êtres chers, ou aux amitiés passagères, lorsque le fruit est trop amer

Je préfère à tout prendre les aubes claires, Senteurs d'eucalyptus dans l'air, De sapins et de conifères
Quand les jours sont parfaits.

Se dire que les coups durs permettent d'avancer, et qu'affronter sa peur, c'est y mieux résister.
Mais l'organe vital est parfois épuisé, quand ça tape à l'endroit, puis à l'envers, ecchymoses familières
Tout pour déplaire, lorsqu'on se se sent ombre et poussière, et que tout se barre de travers
Vouloir être comme ces arbres verts, forts et fiers, c'est l'extase que je préfère
Senteurs d'eucalyptus dans l'air de sapins et de conifères."

 

Eucalyptus, Etienne Daho, 1999.


Être humain. 14 avril 2016.

[v. (3e gr.) + n. masc. ] + [n.masc. + adj.] = De l'homme, propre à l'homme en tant qu'espèce compréhensive et compatissante, qui manifeste de la sensibilité.

Merci Robert !

 

Dans cette série figurent les portraits qui ne seront pas présentés à l'exposition [POR]TRAITS PÉRIPHÉRIQUES du 2 mai au 15 juin à Fécamp.

A jeudi prochain !


Impressions bretonnes. Paimpol. 31 mars 2016.

Photos d'Identités. 23 mars 2016.

Je devais écrire jeudi dernier. Mais c'est pas toujours simple de superposer ce que l'on doit et ce que l'on peut FAIRE. Je sais que je n'écrirais pas demain. Alors ce sera double ration de photos pour la peine. 

La première série est consacrée à l'exposition collective "EN/QUETE D'IDENTITE" présentée par  l'Abbaye de Jumièges depuis le 12 mars et ce jusqu'au 12 juin prochain.  Il ne s'agit que d'un modeste échantillon sous forme d'hommage rendu aux photographes et au lieu.

La seconde série est météorologique puisque c'est le Printemps !

A jeudi prochain.


Réalité augmentée. 10 mars 2016.


"Manquait plus qu'la grêle !", 4 mars 2016


La chasse à l'ombre. 12 février 2016.


Le premier concert. 4 février 2016.


Mémoire. 28 janvier 2016.


Givrée de nature. 21 janvier 2016.

La nature a recouvré la mémoire, ou alors elle a enfin ouvert son calendrier des Postes. Elle a compris qu'on était en janvier. Finis les blagues, les 19° en décembre, les iris en bouton et les oiseaux qui chantent.

Place au givre bipolaire ; tantôt duveteux tantôt piquant. Place aux vitrines de glace à géométrie toujours variable mais temporairement figée.

Pour les plus frileux-ses, j'ai glissé une couverture polaire dans cette série.

A jeudi prochain.

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Commentaires: 2
  • #1

    Hervé L'HOSTIS (vendredi, 22 janvier 2016 19:43)

    Tu n'as pas froid au yeux

  • #2

    kunzéannelise (vendredi, 16 août 2019 14:22)

    Bonjour Anne-Sophie,
    Rencontre expo, partage sympathique chez toi en Juillet. C'est avec plaisir que je découvre tes photos. quelle sensibilité, un esprit curieux et des espace-temps qui nous ressemblent tous. Ton regard en dit long sur le rapport des éléments et des hommes. A bientôt à Fécamp.
    J'espère,
    Annelise.


Le feu et la cendre. 14-I-2016.

Cette semaine, j'ouvre ma Fenêtre à Mme Niki de Saint Phalle parce qu'elle a écrit dans sa Lettre à Marina  : "Comme le phénix qui pour renaître a besoin de passer par le feu destructeur, j'avais besoin d'être EN FEU pour me sentir libre et qu'une part de moi-même tombât en cendres comme dans quelque sacrifice païen. Et ce désir en moi de voler tel un oiseau pour découvrir l'infini. .. J'ai préféré l'intensité à la longévité.  Ma vie amoureuse aussi bien que mon art seraient rituellement sacrifiés sur l'autel du feu éternel." 

 

Heureusement, l'eau est à portée de regard. Mais méfiance, car même on the water, les flammes dansent encore.

A jeudi prochain.


Goutte à goutte - épisode 2, 2015.

Si j'ai bien tout compris, c'est la "tension superficielle" qui permet aux insectes de marcher sur l'eau. Ce serait cette même "tension superficielle" qui contribuerait à donner à une goutte d'eau posée sur une feuille une forme quasi-sphérique, parce que l'eau à l'état liquide serait remplie de cavités. C'est ce que dit la Physique (pour les Nuls, peut-être, mais la physique tout de même).

 

A chaque fois que la réalité me devient insupportable, je plante mes yeux dans les siens, et goutte-à-goutte elle me montre son vrai regard. Je m'accroche à la tension superficielle de l'eau et reprends équilibre. Je vous invite en ce 7 Janvier à céder à cette tension superficielle, à vous égarer dans les cavités d'une réalité à l'équilibre précaire mais réel, pour Tenir ... en équilibre.


"Liberté, =té, Fraternité", 2015.

Est-ce qu'on peut réellement ériger le fait de boire un verre en terrasse  au rang des Actes de résistance ? J'ai un doute, ou alors mon père était un très grand résistant, et je n'ai rien à lui envier.

Le doute m'habite et pourtant je continue d'entretenir avec soin la légende du Père Noël ; j'ai poussé le vice jusqu'à aller chez lui, en Laponie. J'héberge la Petite Sourie la plus distraite qui soit puisque la dernière fois elle s'est Encore trompée de lit ! Je milite même avec ma fille pour comprendre pourquoi SMARTIES® ne répartit pas équitablement les couleurs dans ses contenants, quelque soit ledit contenant.

Pourquoi faire ?

Parce que, tout comme ce père qui, le dimanche 15.XI.15, Place de la République, vidé de tout espoir en l'humanité, tentait de convaincre son fils de 5 ans que "Oui, mon cœur, on met des fleurs parce que les terroristes, c'est avec les fleurs qu'on les vaincra", je tente moi-aussi de donner à l'insignifiance du quotidien la magie des dessins d'enfant.

Aujourd'hui, je vous invite à résister à la terrasse d'un verre cassé en compagnie de rubans synthétiques croisés le fameux dimanche 15.XI.15. Ils s'accrochaient corps et âmes à des arbres bienveillants, terres d'asile et de repos.

A votre santé !

... parce que, tant qu'on a la santé ...

 


"Goutte à goutte - épisode 1". 2015.

Je guette les jours de pluie pour aller jouer dans le jardin avec mon I-truc et les L****. Tout devient magique : un reste d'emballage de barre chocolatée dans l'herbe devient  un morceau de la coque d'une navette spéciale ; une pivoine me multiplie ; le receveur d'eau de pluie fait éclore mon embryon. Goutte à goutte, une autre réalité s'installe.


La vitrine de Noël. Conte photographique. Décembre 2015.

Enfant, dès que j'allais à Rouen durant la période "des Fêtes", je me demandais où étaient rangées les décorations de Noël entre janvier et novembre. Tout semblait si grand. Trois décennies plus tard, j'ai eu la chance de voir ma réponse.

Maintenant, je me demande ce que peuvent bien se raconter deux vitrines de Noël quand elles se croisent ? Parlent-elles de la Magie de Noël ou de sa prison économique ? Qui, le jour venu, s'amuse à remplacer les guirlandes lumineuses par des barbelés urbains pour ciel pas toujours ouvert ? Que viennent chercher les acheteurs sans tête ? 

"Baisser les yeux". Novembre 2015.

La plupart d'entre nous ne baissons le regard que si nous y sommes contraints, pour ne pas voir la vérité en face, ne pas croiser le regard d'un autre, pour cacher une émotion, ou par simple timidité. Certains parents, acculés par le manque d'arguments, intiment à leurs enfants l'ordre de baisser les yeux. Comme s'il suffisait de ne plus croiser le regard de l'Insolent-e pour s'en sortir la tête haute.

On ne craint pourtant rien à baisser les yeux, à porter le regard sur le sol bienfaiteur, la biodiversité nourricière et l'eau salvatrice Je m'emballe parce que j'ai la chance de pouvoir baisser les yeux dans une commune où tout vous invite à prendre de la hauteur :  Jumièges [Normandie - France].


"Lire à la plage". Août 2015.

Une série sur la plage en décembre,  et après ça les climato-sceptiques vont nier le réchauffement climatique !

 

"Quels livres je vais prendre cet été pour aller à la plage ?"  L'été est encore loin, mais pourtant, c'est souvent pendant la période de Noël que nous commençons à choisir, ou offrir, les "bouquins" qui nous accompagneront sur la plage, confortablement installé-es, "seul-e" mais toujours face à la mer.

Si intime soit-il, ce moment passé sur la plage est forcément public. Comment personnalise-t-on cet espace public ? Comment se l'approprie-t-on pour savourer seul-e mais entouré-e ce moment tant fantasmé durant le reste de l'année ?


"Lire à la plage"  c'est aussi une opération annuelle conduite par le Département de Seine-Maritime [France] . Elle a fêté ses 10 ans en 2015.


"Le camping sans étoiles". Août 2015.

Ce matin-là, tout était redevenu calme dans le camping, le fameux "calme après la tempête". Pourtant, la nuit avait été capricieuse : un orage qui trouvait que le coin était tellement sympa qu'il était resté 5h00 avec nous ; une allée transformée en torrent ; des "sans étoiles" devenus "sans abris" ; une trouille bleue, pendant ; une colère noire, après, quand on s'est aperçu qu'on n'avait pas fermé le hublot et que j'ai pris une douche au réveil). Pour me calmer, j'ai pris mon anxiolytique personnel et naturel : une grosse dose de Bruce Sprinsteen dans les oreilles ("My Father's House" du sublime album Nebraska, mais je ne suis pas objective) et un bon Lumix en main. A l'abri de la Roulotte, j'ai saisi le camping sans étoiles.


"Des hommes qui marchent". Août 2015.

Cet été, j'ai enfin vu "en vrai" (pas sur papier glacial et glacé), le travail de Giacometti [Fonds Hélène&Edouard Leclerc pour la culture - Landerneau - France]. Par cette série, hommage modeste au grand Maître, j'ai souhaité fixer ces moments fugaces où nos mouvements n'ont pas encore été digérés par l'eau.

 


Les photos que vous ne verrez pas à l'Expo.