Courage !

A J-3 avant l'Expo avec plein de  EEE MAJUSCULES, je suis à la recherche de mon courage. J'ai regardé partout, même dans les gouttes, les flaques et autres mares remplies d'eau, le verdict est sans appel : j'ai paumé mon courage. C'est pas faute de recevoir parfois des leçons de courage, encore récemment ; je crois même que j'ai pris une sacrée claque de courage. Rien n'y fait, je ne le retrouve pas.

A ma décharge, je souffre d'une sale manie : je planque tout ce à quoi je tiens le plus. La logique voudrait que je le planque des autres. Et bien non, moi, je le planque de moi-même.

Et là, à J-3 avant l'EEExpo, je me suis encore fait avoir. C'est fou comme on ne se méfie jamais assez de soi-même !

Même si Adamo nous déconseille fortement de le faire, j'avoue, parce que ça a du bon d'avouer : j'ai menti. J'avais écrit que je ne vous écrirai plus jusqu'à l'EEExposition. Comme j'ai déjà fait mon mea culpa voici quelques semaines, je vais éviter le comique de répétition.

Elle remplit bien sa fonction cette introduction  ! Combiner Courage et Méfiance,  nous quittons Paris-Match pour Psychologie magazine.  Au risque de paraitre présomptueuse, je suis d'accord MM. Robert, Larousse, Littré, et consorts, le courage est la fermeté, la force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles. Forte de cet accord entre eux et moi, et parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, j'étais intimement persuadée que je débordais de courage, que j'en avais même à revendre. C'est là que la psychologie  intervient : il faut toujours se méfier des excès de confiance en soi, car c'est ignorer que l'autosatisfaction est la gardienne des nos clés internes ; ces clés qui parfois ouvrent sur des jardins intérieurs fleurant le lonicera fragantissima après une journée de soleil d'hiver. Mais elles peuvent parfois s'ouvrir sur des caves sombres et humides où croupissent nos instincts les plus bas.

Naïvement, ou par excès de confiance, je pensais être dotée d'un courage hors norme puisque j'avais la "force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles" fermez les guillemets. Point de cave sinistre, juste un grand jardin sauvage entre Seine et Abbaye.

Naïvement, ou par excès de confiance encore, je pensais aussi que inné, ou acquis, ce courage je l'avais, un point c'est tout.

C'était oublier un peu vite le Bled qui m'a tenue compagnie pendant mes années collèges (on a les livres qu'on mérite !). La vie est comme la langue française, empreinte d'anaphores, métaphores, cataphores qu'il faut sans cesse remettre sur l'ouvrage pour patienter en attendant le signal du Sémaphore intérieur. Les virgules, les parenthèses, les tirets brouillent parfois les messages les plus simples.

Mon sémaphore, mon mien personnellement , a récemment été percuté par un cargo à la Breaking the waves. Tous mes "sujets-verbes-compléments" ont été mélangés.

Mais Restez calme (Don't panic pour les Cauchois),  je suis fille de maçon : mon sémaphore repose sur des fondations sont solides.

Surtout, tapie dans l'ombre du "cargo",  j'ai été secourue par une petite Bonne-Femme au courage mimétique. Vous voyez ? Mais si, on en a forcément une en mémoire. Souvent elle est âgée, donc sage, elle sourit quoiqu'il arrive,  elle philosophe sur tout, surtout avec une justesse indiscutable. Impossible de ne pas suivre son exemple, impossible de ne pas imiter Celle qui a "la force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles".

Alors, me direz-vous,( si-si, vous me le dites), pourquoi je n'arrive plus à mettre la main sur mon courage ? Puisque, justement, je viens de recevoir une belle leçon de courage ? Parce que je l'ai reçue d'une plus petite que moi, or, nonobstant mon accord avec MM. Littré ... je n'avais pas encore pris le temps de m'intéresser à la Fontaine. En ce qui me concernait, jusqu'à y'a pas plus tard que récemment,  je pensais que les plus Grands devaient encourager les "plus petits que soi", les guider, comme dans une voie à sens unique, fâcheux contresens ! Encore un excès de confiance, ou de naïveté. J'ai pris une claque de courage parce qu'elle m'a été donnée par Celle qui a signalé lesdits dangers, souffrances, revers, circonstances difficiles. ça force le respect en plus du courage. finalement, un-e lanceur-se d'alerte quelque soit les conséquences de l'alerte, qu'elle mette en lumière le grand marabout de la finance mondialisée, ou l'agresseur de proximité, reste une personne dotée d'un courage qui n'appelle aucune méfiance.

En vous écrivant, je me dis que ce billet ne sert à rien (j'évite de penser aux rôles des autres billets, il ne faudrait pas que l'envie me prenne de mettre ma clé sous la porte !). Je sais où j'ai rangé mon courage : dans Celle qui m'est le plus chère, comme d'habitude.

Je vous laisse, j'ai une EEExpo sur le feu.

A la semaine prochaine soit derrière l'écran, soit en vrai puisqu'il y a vernissage de l'Expo mercredi 4 mai à partir de 17h30 au 1er étage du Monoprix de Fécamp !