Maupassant, Reviens ! Ils sont devenus fous !

Chères-Chers Vous, 

En ce 12.I.17, je vous fais grâce de mes voeux puisque je ne souhaite que du bien même à mon pire ennemi, partant du principe que si ce pire ennemi se voit gratifié de bienveillance et d'empathie, il arrêtera de m'empoissonner l'existence. 

 

Je ne formulerai donc pas de voeux, mais je vais tout de même vous donner un conseil, d'amie bien entendu ! d'un conseil : ne pratiquez jamais, au grand jamais,  le second degré avec votre chien, ou tout autre canidé croisé chez des proches ! 

C'est bien compris ? Pas d'humour avec les chien-chien-à-sa-mémère, ni avec les Titi-à-son-pépère, ni même avec les Good-girls, ou les Rex-au-pied. 

J'espère que c'est  clair pour Vous ... 

Pourquoi me demandez-Vous derrière votre écran ? Pourquoi ne pourrait-on pas faire profiter nos congénères canins de cette formidable qualité humaine qu'est l'humour ?  Parce que les chiens sont incapables d'en saisir la subtilité.  C'est comme ça. Comment je le sais ? Parce que j'en ai un justement, un chien, pas un second degré ; encore que pour ça, je crois que j'en ai un aussi ... 

 Bien sûr, on m'avait mise en garde pour les chiens (et pour le reste aussi). Comme d'habitude, je n'en ai fait qu'à ma tête. 

 

Tout a commencé par l'acquisition d'une paire de chaussures anglaises, montantes, à grosse semelle, dont le nom composé commence par un D... et se termine par un S, en passant par un M. 10 ans que je les attendais ! Et pas plus tard qu'il y a pas longtemps, je me suis rendue au Temple de la consommation pour pouvoir enfin arborer ...  mes "écrase-merde".

"Regarde Loulou, (Loulou c'est mon chien, qui ne s'appelle pas Loulou, mais Hangus, avec un H parce que c'était l'année des H et que l'éleveuse refusait l'idée qu'il puisse porter un patronyme qui ne soit pas conforme à la règle ; je crois que les éleveurs ont le même sens de l'humour que les chiens qu'ils vendent). Regarde Loulou, j'ai enfin mes chaussures de punks à chien !" Et pour célébrer l'évènement, j'ai convoqué les Clash. Normal ! 

 

Le problème c'est qu'Hangus (hommage canin à Angus Young) m'a prise au pied de la lettre ; re-normal pour des chaussures me direz-vous, puisque vous n'en manquez pas, d'humour, pas de chiens (quoique pour ça, je n'en sais rien). 

Si je portais des chaussures de punks à chien, alors Hangus était un chien de punk, CQFD. Qui dit punk dit libre et surtout routard. C'est comme ça qu'Hangus-Grocus-Pocus, beauceron de son état (grand, noir&feu, avec une gueule pas-tibulaire, mais presque) a découvert l'art de la fugue ; au diable les emmerdes, pourvu qu'on ait l'ivresse des grands espaces ! 

A titre tout à fait personnel, je n'aurais vu aucun inconvénient à ce qu'Hangus s'ébatte gentiment dans la verte campagne qui nous entoure. Mais, je ne veux pas que mon chien de punk soit à l'origine d'un accident. Surtout, nous habitons ce drôle de village cauchois où, depuis quelques semaines, je ne suis plus du tout en odeur de sainteté. "Au village, sans prétention, j'ai mauvaise réputation. Qu'j'm'démène, ou qu'je reste coite, je passe pour une je-ne-sais-quoi. Je ne fais pourtant de tort à personne ...

 

Dans l'épisode précédent (Ni vendue, ni à vendre !), je vous contais comment, à l'approche de Noël, j'ai été spoliée de la première association dont j'avais entièrement dessiné les contours et les détours. Naïve que je suis, j'ai pensé que les spoliateurs, ainsi gratifiés du bijou qui ne demande qu'à briller, seraient rassasiés. C'était oublié que "les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux". 

 

Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti l'impression de vivre une vie romanesque, au sens strict du terme ; une vie relative à un roman. Pour ma part, cette impression est quasi-quotidienne. Ne sachant pas séparer le texte de l'image, j'ajouterai que je vis parfois une vie cinématographique : un savoureux mélange des Frères Dardenne, de Claude Chabrol, de Depardon, et d'Audiard-s (oncle et neveu). Mon "parcours de vie" est très complet : enfance "difficile", drames, alcoolisme, folie, suicides, enfants "déparentés" qui se "reparentent" hors du champ familio-sanguin, règlements de compte aux enterrements, commissariats, voyous encostardés, dames qui font commerce de leur corps. Tout y est. On y trouve aussi la lecture qui sauve l'enfante perdue ; l'écriture qui taraude, qui titille, qui harcèle depuis avant le temps où les lettres assemblées forment des mots qui donnent son sens à la vie. On y trouve encore, c'est indispensable,  des amours tumultueuses, des amis non moins tumultueux, des emmerdes à ne plus savoir qu'en faire... Je peux me vanter d'avoir déjà mené une vie très complète, du haut de mes 43 ans. Or la vie, c'est comme la farine : quand elle est trop complète, ça irrite le côlon, et le reste. Et depuis le mois de novembre dernier, malgré la complétude du scénario de ma vie, deux personnages m'irritent profondément le côlon (et le reste). 

 

"Un indice, pour Vous qui êtes chez vous ?" Puisque vous m'êtes sympathiques, je vais vous en donner deux :

Indice numéro 1 : Balkany, Patrick, roublard converti en clown de la République & Isabelle, la blonde dont la fortune est inversement proportionnelle à la grandeur d'âme ;

Indice numéro 2 : Cauchois, habitant du Pays de Caux, méfiant, indécis, taiseux. 

1+2 = un couple mi-bourgeois mi-parvenus, roublards à la petite semaine, potentats locaux biberonnés à la féodalité cauchoise, appelons-les "les Balkany-du-Pays-de-Caux". 

 

A ce stade de l'épisode du jour, je me dois de vous mettre en garde : "Toute ressemblance avec des évènements ... purement fortuites". ça, c'est fait ! 

 

Vous l'avez peut-être déjà compris, ce sont les Balkany-Cauchois qui m'ont privé de mon jouet humaniste, celui avec lequel je jouais à la marchande de livres.  Le problème avec les personnes qui ont tout, c'est qu'il leur en faut toujours plus. Non contents de m'avoir piqué mon doudou, ils ont aussi égratigné ma réputation, et, cerise sur la tarte normande, voilà que maintenant, ils s'en prennent à mon entourage ; et pas à n'importe qui dans mon entourage ! A celui qui n'est pas mon fils mais que j'ai tout de même éduqué. 

Les cons ça osent vraiment tout ! Je me demande même "jusqu'où s'arrêteront-ils ?" pour me faire comprendre qu'on ne s'oppose pas à des parvenus pour qui "donner" est synonyme de "prendre". 

Maupassant, reviens, tes bourgeois sont devenus fous ! Je les crois même capables de se répandre sur ma vie privée, au point de mettre à mal l'enfance de ma fille, celle qui est à moi et que j'éduque (là, c'est plus logique).

Claude Chabrol, tu as oublié tes personnages en partant ! Tu peux venir les rechercher quand tu veux, tes bourgeois qui cachent tout, qui ne montrent rien. Reprends-les s'il te plait, ils cassent tout ici bas, très bas. 

 

Si seulement je comprenais pourquoi les Balkany-Cauchois font tout ça, puisqu'ils ont déjà mon idée. Que veulent-ils de plus ? C'est sans doute là que se trouve la clé de l'énigme de ce téléfilm régional "à la France 3 le samedi soir" dans lequel je suis contrainte de jouer depuis quelques semaines. Pour répondre à ma question, je pourrais user des mêmes armes diffamatoires que celles dont ils abusent à l'envie. Les ayant observer de près, moi aussi j'ai sous la main quelques biscuits rances à donner à grignoter aux villageois affamés de ragots. Mais, je ne mange pas de ce pain-rassis-là. "Oeil-pour-oeil ..." n'a jamais été ma devise. En revanche, quand j'étais manager du radeau de la Méduse, on pouvait lire à l'entrée de mon bureau-confessionnal, sous la croix Biogaran portant la mention "votre santé mentale nous intéresse" : "On est toujours le con de quelqu'un, mais mon voisin ne le sait pas".   

 

"Dis donc crétin ! Tu crois qu'on n'a pas assez d'em....des en ce moment ?", ai-crié à Hangus en le faisant monter dans mon tas de poussière qui me sert de véhicule après sa première fugue. Qu'est-ce que tu cherches ? Que les Balkany-du-Pays-de-Caux en profitent de te placer en fourrière ? 

Je n'ai obtenu pour seule réponse qu'un profond soupir mêlant harmonieusement dédain et récriminations. 

Non seulement les chiens sont dépourvus d'humour, mais en sus, ils n'ont pas de conscience. C'est à se demander ce qu'on leur trouve ! Mon chien de punk ne dérogeant pas à la règle, c'est devant le siège des Balkany-Cauchois que mon "entourage" a retrouvé Hangus quelques jours après sa première évasion.  Comme une provocation canine jetée à la face du couple spoliateur. 

...

Il est peut-être pas si stupide qu'il en l'air, mon chien. Peut-être même qu'en gentilhomme campagnard qu'il est (c'est pas moi qui le dit, c'est Madame Georges Sand !), en allant les narguer devant leur tour d'ivoire usée, a-t-il voulu signifier aux vautours qu'il n'y avait plus rien à prendre sur le dos de sa chèfe de meute.

"C'est sympa mon Gogus de faire tout ça pour moi, mais, reste dans le jardin, c'est plus prudent. Et ne t'inquiète pas, dans ma vie cinématographique, on trouve aussi un peu de Jean-Pierre Jeunet, beaucoup de Jean Becker, et parfois du Yves Robert et du Claude Sautet".

Hangus a penché la tête sur mes cuisses et a remué la queue (dans cet ordre, c'est plus facile). Je savais qu'en citant les grands noms de mon cinéma personnel, Hangus serait rassuré : il semble dépourvu d'humour, mais a une grande culture cinématographique, qui s'explique par la présence dans la maison de Moumousse 1er, dit Gros-Lardo-di-Carpaccio couronné meilleur chacteur du monde après avoir brillé au Chactors Studio, notre chat.

 

J'espère que le téléfilm de seconde zone dans lequel les Balkany-Cauchois me forcent à jouer depuis quelques semaines, prendra fin bientôt car j'ai décroché un nouveau rôle, bien plus sympa : je joue en ce moment en compagnie de grands Enfants que la Nation pense perdus pour elle, parce que différents mentalement. Pourtant, quand je les retrouve, toutes les deux semaines, je ressens rien de moins que  l'élan d'un oiseau dans l'air, l'ESSOR (ça tombe bien c'est le nom de l'association qui les prend en charge). Grâce à eux, je découvre le handicap à l'état brut, celui qui ronge la tête, celui qu'on cachait il n'y a pas encore si longtemps. J'ai un peu moins de six mois pour préparer une exposition des travaux photographiques que nous menons ensemble ; six mois pour m'imprégner de la pureté de leurs sentiments et me nourrir de leur absence d'hypocrisie. Six mois pour Grandir avec eux. Un luxe dont les Balkany-Cauchois ne profiteront pas malgré leurs comptes en banque. L'humanité ne s'achète pas ; elle se mérite. 

 

Sur ce, je vous laisse avec quelques Vues de ma Fenêtre pour prendre de la hauteur ; Hangus veut qu'on aille faire un tour de jardin. 

A bientôt ! 

 

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